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Stabiliser plutôt qu'améliorer?

RETRAVAILLER

 

Les enjeux comportementaux chez les personnes polyhandicapées peuvent parfois s’installer sur le long terme et prendre une forme chronique. Dans certaines situations, il est pertinent de se demander si la gestion doit viser prioritairement la stabilisation ou l’amélioration. Cette réflexion offre plusieurs avantages.

D’abord, elle permet à une équipe déjà épuisée par des interventions intensives de changer de perspective : passer d’un objectif de transformation complète à un objectif de maintien ou de prévention peut alléger la pression ressentie et redonner un sentiment de contrôle sur la situation.

Ensuite, viser la stabilisation peut être stratégique lorsqu’on sait que des changements à venir (par exemple, un ajustement d’équipement, un déménagement de classe ou une nouvelle approche pédagogique) sont susceptibles de réduire ou de résoudre la problématique à moyen terme. Dans ce cas, l’objectif est d’éviter que le comportement ne s’aggrave, tout en maintenant un fonctionnement acceptable dans l’attente des améliorations prévues.

Exemple : un élève manifeste des comportements d’agitation liés à un inconfort postural. Un fauteuil adapté est en commande et sera livré dans quelques semaines. L’équipe pourrait alors concentrer ses efforts sur des ajustements temporaires pour limiter l’inconfort et prévenir l’escalade des comportements, plutôt que de mettre en place un plan d’intervention lourd et coûteux en énergie, qui serait probablement à revoir une fois l’équipement adapté en place.

Enfin, adopter cette posture peut aussi aider à prioriser les interventions : tous les comportements problématiques ne nécessitent pas la même intensité d’action, et il peut être plus efficace de concentrer les ressources sur les situations les plus urgentes ou les plus nuisibles à la qualité de vie de la personne.

Il est particulièrement important de pouvoir prendre cette perspective lorsque le comportement ne s'est pas encore inscrit dans une perspective de renforcement automatique. Cela est un enjeu particulier avec les élèves polyhandicapés. un comportement, comme le fait de crier, commence pour des raisons sociales ou des causes externes (inconforts, circonstance particulières). Puis, lorsque l'intervention est mise en place