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Environnement

L’environnement est tout le temps à prendre en compte dans l'analyse de difficultés d'adaptation chez les élèves polyhandicapés. C’est un domaine sur lequel les intervenants disposent généralement d’une marge de contrôle importante, ce qui en fait un levier d’action accessible, même dans les situations complexes. Lorsque la communication avec l’élève est limitée ou que les meilleures pratiques à mettre en œuvre ne sont pas clairement établies, il reste toujours possible d’apporter des modifications à l’environnement afin d’agir sur son confort, sa sécurité et son engagement.

Après la réalisation d’une analyse fonctionnelle, il n’est pas rare que l'on se retrouve avec un nombre restreint d’options d’intervention, surtout lorsque les comportements problématiques sont maintenus par un renforcement automatique et que les approches comportementales directes se révèlent difficiles à appliquer. Dans ces cas, la porte d'entrée est généralement au niveau de l'environnement pour mener vers une modification du fonctionnement de l'élève.

Intervenir sur l’environnement revient principalement à agir sur les antécédents, c’est-à-dire sur les éléments qui précèdent ou influencent l’apparition d’un comportement. Cela peut concerner l’aménagement de l’espace, le type de matériel mis à disposition, la structure temporelle de la journée, ou encore la nature des stimulations sensorielles présentes. Même de petits ajustements peuvent réduire les occasions où un comportement problématique se manifeste, ou au contraire augmenter les opportunités d’apparition de comportements adaptés.

En travaillant sur cet aspect, on agit à la fois en prévention et en soutien, en créant des conditions plus favorables à la participation et au bien-être de l’élève, tout en réduisant les facteurs susceptibles d’alimenter les comportements inadaptés. C’est ici que l’expérience et la connaissance fine des besoins des élèves deviennent particulièrement précieuses. Il s’agit de se mettre à leur place, d’observer et de comparer leurs réactions face à différents locaux, d’évaluer la qualité de la lumière, les sons présents, l’agencement du mobilier ou la disposition du matériel. Bref, chaque élément de l’environnement peut être pris en compte et, potentiellement, modifié. L’essentiel est d’aborder cette démarche avec empathie, en cherchant à comprendre les réactions de l’élève sans les juger, et avec créativité, afin de trouver des solutions concrètes et adaptées aux difficultés rencontrées.