Conséquences: bloquer la réponse
Lorsqu’un comportement est maintenu par un renforcement automatique, la conséquence qui le maintient provient directement de la stimulation interne que la personne obtient en l’exécutant, sans intervention d’autrui. Dans une perspective fonctionnelle, bloquer la réponse au niveau des conséquences revient alors à limiter ou à neutraliser cette stimulation, de manière à ce qu’elle perde son effet renforçant. Donc, à une étape stratégique du comportement, de la routine ou de la stérotypie de l'individu, on détermine un moyen de bloquer ou rediriger un geste ou une action afin de l'empêcher d'atteindre le moment ou il devient renforçant.
Cette stratégie peut passer par l’interposition d’un élément matériel, l’aménagement de l’environnement ou l’utilisation d’équipements qui empêchent la réalisation complète du geste ou en réduisent la valeur sensorielle. Par exemple, pour un comportement générant une sensation tactile ou proprioceptive recherchée, on peut modifier la texture ou la résistance de l’objet manipulé, ou encore proposer une activité alternative procurant une stimulation équivalente mais plus fonctionnelle. L’intervention doit être pensée avec prudence, en veillant à ne pas créer de frustration excessive et en accompagnant toujours le blocage de la conséquence par l’enseignement et la mise à disposition de comportements de remplacement qui répondent au même besoin sensoriel.
Il est important de souligner que cette méthode présente un caractère intrusif, car elle consiste à empêcher la personne de réaliser un mouvement ou une routine qui, bien qu’inadaptée, lui procure — ou lui procurait — un certain bénéfice (sans quoi le comportement ne serait pas présent). Selon la manière dont le blocage est appliqué, il peut s’agir d’une mesure de contrôle, dans le sens où l’on limite physiquement la liberté de mouvement de la personne. Il est donc essentiel de bien peser les avantages et les inconvénients avant d’y recourir.
De manière générale, il est préférable d’intervenir sur les antécédents d’un comportement afin d’en prévenir l’apparition ou le déclenchement. Toutefois, dans le cas de comportements à fonction automatique, le contexte et l’environnement jouent souvent un rôle limité dans leur apparition et leur maintien. Ainsi, cette méthode demeure malheureusement parfois nécessaire dans l’accompagnement d’élèves présentant un polyhandicap.